Mon Film (January 1931)

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nn nr D SRE gras », était de ces Américains qui, après avoir toute sa vie lutté pour amasser une importante fortune, avait résolu de parcourir le monde en touriste, débarrassé de tout souci matériel, ; Il était accompagné de sa femme, aussi naïve que lui dans ce nouvel emploi. de leur ternps, de leur fille Gwendolyn, jolie blonde aux charmes prenants, leur fils Billy, jeune garçon farceur ; enfin Miss Peggy Winton. camarade de collège de Gwendolyn et que les Gruger s'étaient attachés comme gouvernante et guide pendant leurs voyages, la jeune fille parlant plusieurs langues dont le français de façon parfaite. S'étant trouvés à Argenville, ils avaient appris l'existence de la fameuse demeure seigneuriale du marquis et le «roi du foie gras » avait décidé de la visiter. La famille venait de s'arrêter devant le seuil lorsque Gruger s'adressa à Peggy : — Demandez si nous Peggy. Cela me pairait de château préhistorique... _—Historique, cela suffit, monsieur, répondit la jeune fille, mais souvenez-vous qu'on nous a dit à Jl'hôtel que les. touristes n'étaient d'ordinaire, pas admis au château. La réponse ne plut pas à l'Américain. — Quand nous vous avons engagée Comme demoiselle de compagnie, dit-il, nous pensions que votre connaissance du francais vous permettrait de nous introduire pouvons entrer. visiter: un partout... Sonnons toujours, Au bout de quelques instant, la porte s'ouvrait et Jean, le valet de pied con sentait à introduire clandestinement !es visiteurs, moyennant un dollar. Cependant Peggy. Winton er le jeune Billy Gruger avaient préféré commencer leur visite par le parc. C'est à ce moment que Guy de Bazan les. entendit riant de bon cœur au dehors. Peggy s'était arrêtée devant une statue en pierre de Diane chasseresse, inspirée de l'antique, et tentait d'en imiter l'allure et les gestes, pendant que Billy la photographiait. É La jeune filie, en équilibre instable elle se tenait sur un pied — faillit choir à plusieurs reprises ce qui provoqua l'hi larité du jeune garçon. Guy avait assisté à la scène et se prccipita pour connaître les coupables qui avaient osé pénétrer dans son domaine Mais, lorsqu'il se trouva devant la statue, ils avaient disparu. Seul, un livre français. avait été oubli: par la jeune fille : RéveTies, par Pierré . Moreau, Un instant mélancolique. de ce. brusque départ, le marquis qui n'avait eu que juste le temps de se rendre compte du charme et de la grâce de la demoiselle de compagnie, rentra chez lui, tenant le livre à la main Mais les: trois autres Gruger nua:ent leur visite intérieure. Soudain, Guy aperçut l'Américain qui, sans vergogne, répandait sur ses tapis les cendres de l'énorme cigare qu'il fumait. IL apparut alors, courroucé, et, sadressant au valet de pied : — Allons, mettez-moi ça dehors ! maison n'est pas un cendrier… Jean dut obéir ex fit comprendre aux touristes qu'il ne leur restait qu'à prendre la porte. ; L'indignation son comble. — Votre marquis ignore probablement qui je suis ? Tenez, vous lui donnerez ma carte. n'oubliez pas surtout ! Puis, alors qu’il sortait : : — Vous n'avez jamais gagné si facile ment un dollar, hein, mon garçon ? Cependant, le marquis, après avoir jeté un œil distrait sur la carte de visite de l'Américain, spécialiste des foies gras de Chicago, la passa à Albert, lequel en fit part à Jacques. conti Ma du père Gruger était à PTT ST NO D) à OP PET SES SEE ER — — Les deux « syndiqués » eurent-ils une soudaine intuition, toujours est-il qu'ils se précipitèrent sur un annuaire et recherchèrent la biographie des visiteurs étrangers. Et voici ce qu'ils trouvèrent : GRUGER (William-Patrick), Produits alimentaires, Maison fondée en 1827, par Otto. Gruger. Spécialité de fotes gras. Epouse. Angelina Bigger, de Chicago, le 10 juin 1903 Père de Gwendolyn et de William junior. Président du Gruger Trust et Cie depuis 1912, Directeur de.la Banque des Epiciers réunis. Adresse : Evanston 111 (Chicago). — Voilà notre affaire, dit le valet de chambre au cuisinier. Les liens du mariage avec Gwendolyn Gruger seront pour lui des chaînes d'or. — À ja condition toutefois que la jeune héritière accepte. Le mariage eut lieu — Posons toujours le problème au marquis. * Le lendemain, les Gruger recevaient dans leur hôte] la lettre suivante : Cher monsieur, Puis-je réparer. l'erreur de mes servileurs en vous demandant ainsi qu'à Ma. dame et à Mademoiselle Gruger d'accepter mon invitation à dîner, un soir de cette semaine ? Cordialement vôtre. GUY D'ARGENVILLE. A la lecture de la missive, les deux femmes bondirent de joie, mais, désirant se renseigner plus avant. Gruger demanda à la demoiselle de compagnie : — Vous qui savez le français, Miss Winton, qui est ce Guy d'Argenville ? — Je vais consulter le Gotha, M. Gruger,. répondit Peggy. Et elle sortit pour aller chez le principal libraire de la ville. L'impression ressentie par le marquis à la vue de la. jeune fille dans son jardin avait été plus profonde qu'ilëne le pensait lui-même. Sa principale préoccupation fut donc de retrouver Peggy dont il ignorait les rapports avec la famille Gruger. Ayant remarqué que le volume oublié : par ‘elle sortait. de chez M. Blampool, libraire — un vieil ami à lui, du reste, et qui comptait naturellement dans le nombre de ses créanciers — il se rendit à la boutique et, interrogeant l'éditeur en lui montrant le livre : — Vous Souvenez-vous avoir vendu ce livre à une jeune fille qui à un visage angélique ? — Les jeunes filles angéliques, répondit l’autre, ne li sent pas cdrtains livres, d'ordinaire, Pour vous répondre, il me faut consulter non commis qui est dans la réserve. Voulez-vous m'aiten dre ciny minutes, monsieur le marquis ? Il n'était pas parti depuis deux secondes que Miss Peggy Winton pénétrait dans le magasin. Guy la reconnut aussitit et ressentit au cœur un nouveéat pincement qu'il ne put réprimer. Profitant de l'occasion qui s'offrait à lui d’être seul et tenant à cacher sa propre personnalité, il joua un instant le rôle du commislibraire et reçut la cliente inespérée avec le sourire le plus aimable du monde. A sa question : — Avez-vous l'almanach du Gotha °? L2 marquis <ortit l'ouvrage d’un ravon et le tendit à Ja Jeune fille qui en demanda le prix. Ce qui lui valut cette réposse : Mon Film — Cela ne coûte rien du tout ! On les donne. — Merci, répondit Peggy, mais ce livre n'est pas pour moi. Personnellement, je ne donnzrais pas un £<sou pour connaître les nobles familles qui sont citées là-dedans. — Les nobles famillzs vous les fait quelque chose ? — Précisément.. elles ne font rien. Et comme ia jeune fille se préparait à sortir. — Ne partez pas encore, n:ademoisell#, insista Guy. Voulez-vous d’autres livres ? — Je regrette, répondit-elle, mais je ne peux lire qu’un seul exemplaire d’un livre à la fois. Lorsqu'elle franchit 12 seuil de la bot: tiqu:. Miss Winton était suivie de près par le marquis, lequel, très agréable causeur, eût tôt fait de la charmer par sa brillante. érudition. sura:ent-e: ECHEC À LA DANE | es Sa dans le plus bref délai. Une intrigue <e noua vite entre les deux jeunes gens ; Peggy, restant persuadée que son compagnon n'était qu'un simple commis de librairie. Quant à Guy, le sentiment qu'il éprouvait à l'égard de la jeune fille devenait de plus en plus puissant et chaque jour et presque chaque soir il la rencontrait dans une partie éloignée de la ville, loin des regards indiscrets. Cependant le tailleur Floret veillait au grain. i Ce n'est pas sans une certaine inquiétude qu'il s'était aperçu — car il jouait aussi le rôle de policier — des nouvelles allées et venues du marquis d’Argenville. Au bout de peu de temps il avait découvert la vérité et S’était empressé d'en rendre compte à ses co-syndiqués. qui le chargèrent d'une démarche auprès de leur maître. Ce dernier reçut Floret avec mauvaise humeur. — Je vous défends de vous immiscer dans mes affaires, Floret, dit-il. Vous n'avez pas le droit de surveiller mon flirt avec cette jeune fille. : — Mais, reprit l’autre, le contrat ne stipule-t-il pas que : « Vous vous engagez a ne faire la cour à aucune jeune fille sans l’assentiment du syndicat » ? — Peut-être, termina Guy, mais il a été aussi entendu que je ne changerai rien À Hs jnabit! des Je veux hien observer le contrat, en ce «qui concerne le mariage, mais mes affaires de cœur ne regardent personne, Cependant Floret ne désarmait pas pour cela. Le soir même de .ett: entreyue, les Gruger devaient venir dîner chez le marquis. Le tailleur profita du retard de ce dernier à son readez-Vous avec Peggy pour mettre la ,sune tille au courant de la véritable solutioa, Aussi, iorsque Guy &rriva, Mis; Winton le reçut avec une froideur qui; en réalité, ne cachait qu'une grosse déception et une profonde tristesse. — Je viens de tout apprendre, Monsieur, dit-elle. Je vous aurais à la rigueur pardonné de vous être fait passer pour un honnéte libraire, mais je ne connais rien de plus vil qu’un homme qui se vend... Quel était votre but ? A quelle arrière-pensée vous étiez-vous atta ché ? Vous m'auriez prise en supplément. en dehors de vos heures de travail ? Ne répondez pas, cela vaudra mieux que d'inventer un nouveau mensonge. Devant la colère où se devinait un gros désespoir, de la jeune fille, Guy ne sut que répondre... D'ailleurs, son amie venait de lui tourner le dos et de disparaître. C'est le désespoir au cœur que le jeune homme revint chez lui où l’attendait le syndicat qui venait de prendre la décision de brusquer les choses. Depuis trop longtemps déjà le maïquis. faisait attendre les trois associés : la situation avait assez duré. Il fallait coûte que coûte qu'une décision fût prise et que Guy de Basan g#llat voir les Gruger Bégénératear du sang, prescrit st fisse une demande main de Gwendolyn. Floret se chargea une fois de plus de faire part de cette nouvelle au marquis. Ce ‘dernier, profondément ému de la scène qu'il avait eue avec Peggy Winton, sans ressort devant l'inévitable, se $souvint du plan que lui proposait le tailleur. — Le seul moyen que vous ayez pour vous enrichir très vite est de faire un riche mariage. Une occasion vient de s'offrir à vous. Gwendolyn ne voit dans une union possible qu’un titre : celui de Marquise. N'hésitez donc pas. — Soyez satisfait, répondit Guy. j'irai voir les Gruger demain. Le lendemain, en effet, le marquis d'Argenville se présentait au logis du « roi du foie gras » comme un condamné qui s'approche des bois de justice. La première personne qu'on lui présenta fut Miss Winton, laquelle, courageuse officielle de la malgré tout, eut la force de lui dire en « a parte » : — Soyez tranquille, je n'interviendrai aucunement dans vos affaires. Puis, brusquement, elle éclata d’un rire nerveux qui présageait une émotion violente et des premiers accents de sanglots °?: ; — Qu'est-ce qui vous fait rire. Miss Winton ? demanda M. Gruger ? — Ah! répondit la jeune fille en se retirant, c'est une histoire comique sur uhe jeune fille qui croyait à l'amour... La première visite de Guy fut de courte durée. Le vendredi suivant, la mariage était officiellement faite et la courte conversation qui suivit, entre les fiancés, ne laissait aucun doute sur leurs sentiments réciproques. L — Mademoiselle, dit le marquis, il parait qu’il nous serait également profitable d'être unis par les liens du mariage. Ecoutez-moi : je dois loyalement vous avouer que je ne vous aime pas. Voulezvous être ma femme ? — Oh! monsieur, si vous n'apportiez que de l'amour, cela ne serait pas d’un gros poids dans la corbeille de mariage... Mais. pour le titre. oui. je veux bien vous épouser. Une affaire, en somme, c'est uné simple affaire qui venait d'être conclue entre deux êtres indifférents l’un à l’autre, Et le mariage eut lieu dans le plus bref délai, sans la présence de Peggy Winton qui, le cœur ulcéré, avait dû repartir pour l'Amérique reprendre sa place d'institutrice dans son collège. La scène qui suivit la cérémonie entre le père Gruger et Guy ne manqua pas d’un certain sel. : Devant le notaire, un contrat fut signé par Wiliam Gruger, Guy de Bazan, Pierre Durand et Jean Dubois qui se términait pas cette phrase : Il est en outre convenu que toutes Les dettes du marié seront à la charge de l'autre partie. — Etes-vous satisfaite, main.enant ? demanda le marquis à sa femme qui venait d'entrer ; ai-je loyalement exécuté les conditions du marché ? Donc, vous n'’avez plus rien à uésirer, je pense, puisque vous êtes ‘marquise... Et il ajouta : — Je souhaite que ce titre vous apporte plus de bonheur qu’il ne m'en a donné... Adieu. Cependant, pris de remords, et : pour bien éprouver les sentiments de sa conjointe, il lui posa une dernière question : — Je vais vous faire une offre loyale. Voulez-vous vivre avec moi, uniquement de ce que je peux gagner en travaillant. dans n'importe quelle situation ? — Evidemment non ! — Alors, adieu. Marquise. Et Guy de Bazan quitta son ehâteau demande en sans espoir de retour. ke. Un an après, a New-York. Guy de Bazan s'était engagé comime commis libraire chez un des principaux éditeurs de la ville. Il venait du reste de faire prononcer son divorce avec sa femme qu'il n'avait pas revue, Mélancoliquement, il disposait des livres à l’'étalage lorsqu'une passante attira son regard... C'était Miss Winton en personne qui le rencontrait pour la première fois. Alors le marquis eut un trait de génie. Un à un il disposa certains volumes dans la vitrine, résumant ainsi sa vie et sa situation actuelle... Histoire d'un mauvais garçon — Cou reur de dot — Le Paradis perdu — et en fin : Tout est bien qui finit bien. Un moment après, Peggy était dans ses bras, lui pardonnant tout. ù Une nouvelle vie — celle-là pleine de bonheur — commençait pour le faarquis d'Argenville. ANDRE HACHE. Lt. 66 ++ 22 ANEMIE HEURASTHÈNIE, FAIBLESSE, CONSOMPTION Sirop de DESCHIENS, à l'Hémoglobine Admis dans les Hôpitaux de Paris à la viande erue € CIS Supéri | Dans voire intérêt, refuses les imti@tions. À WNTRE BE RÉGLABE tee | garantis Envel esatre remit, Ecrire ESP. VICTOR r. Armeles, Puode