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Universal Filmlexikon (1932)

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Tnoment de sa production an studio et du calcul du Capital ä engager, Topinion que Ton se faisait de son rapport pecuniaire n'avait que trop tendance ä osciller vers Tautre extreme. C'est une malad ie qui persiste depuis vingt ans, et bien qu"elle ait ete largement eliminee de l'industrie cinematographique ces dernieres annees, eile a laisse des traces fächeuses. Un ■exemple typique de cette deformation du jugement qui se manifestait des qu'il s'agissait de supputer les facteurs economiques, nous est Tourni par le fait que pour calculer le rapport probable d'un film, on se basait en premier lieu sur le prix de vente dans tous les pays, bien que 3e film en question, soit ä cause de son caractere general, soit ä cause de sa grandeur, püt tres tien n'etre vendable que dans quelques pays seulement. A cela on peut ajouter la ferme croyance que nourrissait chaque producteur, que son film serait d'une originalite et dune puissance sans pareilles, de teile sorte que, dans les calculs preliminaires, Ton fixait ä un chiffre exagerement eleve le montant des recettes «scompte pour les divers pays. Bien que ces ■calculs preliminaires, dans la majorite des cas, fussent etablis en toute bonne foi, ils etaient fondes sur l'experience insuffisante d'une Industrie encore dans son enfance, et avait pour consequence une perte considerable de capital. Afin d'arriver ä niettre la fabrication des films sur un pied d'egalite avec les autres industries allemands, la premiere täcbe qui s'imposait etait de se faire une Idee precise de Tetendue des marches potentiels. Et meme, pendant les dernieres annees du film muet, Ion pouvait 'estinier avec un degre de certitude passable ce »que rapporterait un film donne, nialgre que cela dependit, dans une tres large mesure, de l'importance de l'offre, et plus particulierement du nombre de films americains qui seraient mis sur le marche, nombre qu'il n'etait pas toujours possible destimer avec une certitude absolue. Les Americains qui, en general, recuperaient sur leur propre marche national les frais de production de levirs films, se trouvaient en mesure de concurrencer le film allemand, tant dans son pavs d'origine que dans les pays etrangers. Par ailleurs, on peut dire que, hormis les quelques films presentes outre-atlantique, l'Amerique etait fermee aux produits cinematographiques allemands; et cela, en raison de Taction des prodiicteurs, qui controlaient aussi les salles de projection. Par consequent, le film allemand ne pouvait l'emporter et dans son pays et au dehors, qu"ä la condition de surpasser le film americain en qualile. Et, de fait, aux jours de Tecran silencieux, le film allemand s'etait solidement etabli chez lui comme au delä des frontieres. Depuis l apparition du film parlant, Tindustrie cinematographique allemande a beneficie, en premier lieu, de la possibilite de pouvoir etablir un pronostic plus precis du revenu que rapportera un film donne dans les pays pour lesquels il convient, et en second lieu, il a beneficie d'un elargissement de son marche. Le principal danger de la concurrence du film americain residait dans le caractere international de son «langage». Le film etait alors muet, et son langage etait fait de gestes qui, lorsqu'il y avait lieu, pouvaient tres aisement etre interpretes par quelques mots dans l'idiome de n'importe quel pays. Cette puissance colossale du film muet fut d'un seul coup reduite ä neant par le film parlant. Ayant grandi dans une periode revolutionnaire, le cinema a lui-meme subi bien des revolutions, et aucune d'elles n'a ressemble autant ä ledification de la tour de babel, avec ses consequences, que la transition du film muet au film parlant, lorsque, d'un seul coup, eclata soudain le tumulte des langues etrangeres, chacune revendiquant ses droits. La valeur du geste declina, tandis que montait celle du verbe. Au dehnt, personne ne savait dire oü menerait tout cela. Mais le nouveau mouvement s'organisa, et trouva sa voie avec une rapidite deconcertante. On ne tarda pas ä s'apercevoir que la France et l Allemagne, les deux vieux pays aux tradilions centenaires dans Tart de la diction dramatique, etaient liees par d'etroites affinite« culturelles, et que, d'autre part, les deux pays anglo-saxons etaient, a cet egard, tres proches Tun de l autre. Par suite de cette parente en matiere de diction dramatique, l'Allemagne reussitä faire reproduire par des acteurs francais des films bases sur des themes allemands: le resultat fut si heureux que la France devint un acheteur interesse de ces productions. A rheure actuelle, nous savons avec certitude dans quels pays des films enregistres en allemand trouveront preneurs, et aussi dans quels pays nous pouvons compter pouvoir ecouler les versions francaises et autres versions etrangeres de nos films. A cöte de cela. nous savons que le champ dexploitation du film americain est limite, et que. meme la concurrence des versions allemandes tournees en Amerique ne peut.ä cause de la mentalite de celles-ci et de leur presentation, jamais devenir dangereuse, pour le film allemand dans les pays qui, si leur langue differe, n en sont pas moins en etroites relations intellectuelles avec l Allemagne. jVIaintenant que Ton a une connaissance exacte des possibilites d'un film donne, et que Ton s'est rendu compte que les frais de fabrication d'un film doivent etre proportionnels aux resultats financiers qu'on en escompte; etant donne, au surplus, qu'il existe au delä des frontieres de l'Allemagne une demande pour le film allemand, la voie est ouverte pour transfornier la production du film allemand en une grande industrie qui prendra sa place a cöte des autres industries importantes. 22