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Oshkosh est au centre d'une riche region forestiere, et lorsque j'y arrivais pour vendre des vetements, mes clients etaient pour la plupart des fournisseurs des bücherons, ou les bücherons eux-memes. La demande existante s'adressait ä des articles bon marche et susceptibles de faire un long usage; le probleme ä resoudre etait d'en vendre les plus grosses quantites possible.
Je resolus donc d'attirer l'attention sur ma niarchandise — qui, je le savais, renresentait pour son prix, une valeur de tout premier ordre; notez bien que ce prix etait tres modere : neuf dollars quatre-vingt dixhuit cents, pour etre exact — et de le faire dans des termes qui ne laissent aueun doute. Je nie langais donc dans une vaste campagne de publieite, exploitant sous tous leurs aspects les merites des produits de ma niaison. Bref, je creais dans Fesprit du public la demande et le desir de ma niarchandise.
L'experience acquise comme vendeur a Oshkosh m'a ete du plus grand secours dans Tindustrie du film, car la tactique que j'employais alors s'est revelee precieuse dans mes mains de chef d'une vaste entreprise d'edition de films. Mon principe directeur a toujours ete de veiller que les films que je vends soient propres, sains, et de la nieilleure facture possible. Fort de cette conviction, que je niets en pratique, je suis pret ä me mesurer avec tous mes concurrents. De cette maiiiere, j'ai remporte succes sur succes, obtenu reussites sur reussites — ä travers toutes les crises qui se sont succede — dans une industrie oii la concurrence est plus forcenee que partout ailleurs. Bien que cette industrie soit consideree comme occupant le quatrieme rang parmi les plus grandes aux Etats-Unis, eile n'est pas encore arrivee au bout de ses crises. II nie reste a livrer une autre grande bataille pour surnionter le marasme dans lequel Tindustrie se dcbat depuis Tete de Tannee derniere.
II est vrai que les recettes des societes cinematographiques accusaient de remarquables augnientations en 1929 et 1930, attribuables en partie ä leurs importants interets dans les Salles de cinenias, niais surtout ä raugmeiitation des prix d'admission et de celui de la location
des films — un pourcentage ayant remplace l'ancien tarif forfaitaire — ä la suite du lancement des films parlants.
La popularite des films parlants atteignit son apogee dans la premiere nioitie de 1930, mais enregistra un recul accuse dans le courant de Fete de cette meme annee, parce qu'ils n'etaient dejä plus une nouveaute. Les revenus des entreprises cinematographiques tomberent, par la suite, ä un niveau plus bas que celui qui avait marque le sommet de la prosperite, et les valeurs en bourse des principales societes subirent une baisse tres serieuse. Les gens parlaient sur un ton lugubre du « marasme du film », et meme les plus optimistes d'entre nous etaient obliges d'admettre que les valeurs de spectacle avaient eut plus que leur juste part de devaluation en comparaison d'autres valeurs industrielles. Ayant etudie la question avec beaucoup de soin, je vis que le « marasme » etait en grande partie imputable ä la disette de films vraiment remarquables, ce qui me decida ä remanier completement la ligne de conduite de Universal City. Je pris la resolution de substituer la « qualite » ä la « quantite » — de faire moins de films, mais de les faire meilleurs. J'autorisai donc la production, sur une echelle monstre, de deux films qui depuis ont laisse leur marque dans l'histoire de Tecran — je.veux parier de la Version parlante de « A l'Ouest rien de nouveau », et de la fantaisie en couleurs, « King of Jazz ».
On m'avait amplement averti que le liv*re de guerre d'Erich Reniarque ne valait rien comme sujet de film, que c'etait une tragedie, qu il ne comi)ortait aucune intrigue amoureuse. enfin, qu"il etait morbide. Au nioment oü Ton tournait le « King of Jazz », des gens l'appelaient < La Folie de FUniversel ».
Depuis, les deux films ont ete acclames comme les plus grandioses realisations de 1 ecran. et ont ete recompenses par les plus hautes distinctions de l'Academie des Arts et Sciences du Film.
L"ne fois de i)lus, j"avais affirme ma confiance dans mon propre jugement. J'avais joue contre une puissance formidable et j'avais gagne!
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